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  • Crimes de guerre au Liban




    Les forces israéliennes ont lancé une série d'attaques délibérées contre des biens de caractère civil dans tout le Liban.




    L'aéroport international de Beyrouth, dix ponts et une centrale électrique ont été touchés ; était également visé  les bureaux de la chaîne de télévision Al Manar à Beyrouth et un émetteur à Baalbek ont été touchés.




    Parmi les victimes libanaises, on compte une famille de dix personnes, dont huit enfants, tués dans le village de Dweir, près de Nabatiyeh et une famille de sept personnes, dont un bébé de sept mois, tués dans le village de Baflay, près de Tyr.

    La Quatrième Convention de Genève interdit les « peines collectives, de même que toute mesure d'intimidation ou de terrorisme » (article 33). L'article147 de la Convention établit que « la destruction et l'appropriation de biens non justifiés par des nécessités militaires et exécutées sur une grande échelle de façon illicite et arbitraire » constituent une violation grave des Conventions de Genève et sont des crimes de guerre. Tous les Etats parties à la Convention sont tenus de poursuivre les auteurs présumés de violations graves de ladite Convention.




    Le Protocole I additionnel aux Conventions de Genève codifie le principe de distinction, règle fondamentale du droit international humanitaire coutumier : « En vue d'assurer le respect et la protection de la population civile et des biens de caractère civil, les Parties au conflit doivent en tout temps faire la distinction entre la population civile et les combattants ainsi qu'entre les biens de caractère civil et les objectifs militaires et, par conséquent, ne diriger leurs opérations que contre des objectifs militaires. » (article 48).


    Le droit international humanitaire interdit strictement toute attaque contre des des civils ou des biens de caractère civil.




    Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) définit comme crime de guerre : « Le fait de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile en tant que telle ou contre des civils qui ne participent pas directement aux hostilités » et « Le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des biens de caractère civil » (article 8 2 (b) (i) (ii)




    Appel à une enquête internationale




    Amnesty International appelle les Nations Unies pour qu'elles constituent et déploient en Israël et dans les territoires occupés une équipe d'expert· reconnus chargées de mener une enquête indépendante et exhaustive sur la détérioration de la situation des droits humains dans la bande de Gaza.




    Cette équipe devrait enquêter sur le nombre toujours plus grand de Palestiniens tués par les forces israéliennes et sur les attaques délibérées et disproportionnées des forces israéliennes contre des biens et des infrastructures civils dans la bande de Gaza, ainsi que sur le lancement de roquettes artisanales qassam par des groupes armés palestiniens dans les parties d'Israël voisines de la bande de Gaza.




    L'équipe chargée de cette enquête devrait disposer de moyens suffisants. Elle devrait être composée d'enquêteurs impartiaux, possédant l'expertise nécessaire dans la conduite d'enquêtes criminelles et médico-légales. Elle devrait compter parmi ses membres des spécialistes dans les domaines de la médecine médico-légale, de la balistique et du droit humanitaire et relatif aux droits humains. Toutes les parties – Israéliens et Palestiniens – devraient accepter de coopérer pleinement avec les experts et leur permettre d'accéder sans restriction aux personnes, aux lieux et aux documents.




    Amnesty International estime que la gravité de la situation nécessite une approche globale permettant d'enquêter sur tous les aspects de la crise actuelle, y compris sur les facteurs qui la favorisent. L'objectif devrait être de définir les responsabilités respectives de chacune des parties concernées et d'identifier les mesures concrètes que chacune devrait prendre pour assurer la protection de la population et offrir des voies de recours efficaces et accessibles aux victimes de ses actes.




    Après une année marquée par une diminution sensible du nombre d'homicides commis par les deux parties, la situation s'est fortement détériorée ces derniers mois.




    Depuis le début de l'année 2006, les forces israéliennes ont tué quelque 150 Palestiniens  dont beaucoup n'étaient pas armés parmi lesquels plus de 25 enfants. À ce jour, aucune de ces affaires n'a fait l'objet d'une enquête satisfaisante.




    Ces derniers mois, l'armée israélienne a procédé à plusieurs milliers de tirs d'artillerie et a mené des dizaines de raids aériens sur des zones densément peuplées de la bande de Gaza. Ces attaques ont fait des dizaines de morts parmi les Palestiniens, dont plusieurs femmes et enfants.




    Plus récemment, à la suite de l'enlèvement d'un soldat israélien par des groupes armés palestiniens, qui le détenaient toujours en otage le 18 juillet, les forces israéliennes ont bombardé à plusieurs reprises, de manière délibérée, des systèmes de fourniture d'eau et d'électricité, des routes et d'autres infrastructures civiles, des établissements scolaires et d'autres institutions publiques, ainsi que des biens privés, dans la bande de Gaza.




     Ces destructions ont de graves conséquences humanitaires sur la population palestinienne, dont la situation s'était déjà détériorée à cause des sanctions imposées depuis la victoire du Hamas aux élections palestiniennes de janvier 2006.




    Les deux camps affirment que leurs attaques respectives sont menées en réponse aux attaques de l'autre camp, faisant fi des règles du droit international qui interdisent les représailles, les attaques délibérées contre des civils et les attaques disproportionnées et sans discrimination mettant en danger la vie de personnes civiles.




    Alors que la tension continue de monter entre Israël d'une part et l'Autorité palestinienne et les groupes armés palestiniens d'autre part, l'inquiétude grandit pour la sécurité de la population civile.




    Amnesty International exhorte le Conseil des droits de l'homme à aborder la situation de manière exhaustive et constructive. Elle l'invite à formuler des propositions concrètes garantissant la protection efficace des droits humains de tous ceux qui sont pris dans la crise actuelle – populations palestinienne et israélienne. En vertu de la résolution 60/251 de l'Assemblée générale des Nations unies, le Conseil des droits de l'homme a clairement et sans ambiguïté pour mandat de s'occuper de situations spécifiques relatives aux droits humains, notamment des violations flagrantes et systématiques de ces droits, ainsi que de réagir dans les plus brefs délais aux urgences dans ce domaine. La situation qu'il examine aujourd'hui répond clairement à ces critères.




    Amnesty International appelle tous les membres du Conseil des droits de l'homme à relever le défi en prenant des mesures concrètes qui changent réellement les choses pour les personnes touchées par la crise actuelle. Le Conseil doit éviter de reproduire la situation qui a prévalu pendant des années au sein de la Commission des droits de l'homme, qui a beaucoup parlé de la situation dans les territoires occupés palestiniens mais a très peu agi. Amnesty International estime que le déploiement d'experts internationaux chargés d'enquêter sur la détérioration de la situation des droits humains dans la bande de Gaza serait une mesure concrète importante.




    Catastrophe humanitaire à Gaza




    L'organisation a condamné les attaques telles que celle menée par les forces israéliennes dans la nuit du 11 au 12 juillet 2006 ; une famille entière – Nabil et Salwa Abou Salmiya et leurs sept enfants âgés de sept à dix-sept ans - ont été tués lorsque leur maison, située dans un quartier résidentiel très peuplé de Jabaliya, au nord de la ville de Gaza, a été prise pour cible par l'aviation israélienne. Plus d'une trentaine d'autres résidents ont été blessés lors de l'attaque.




    Des responsables du gouvernement israélien ont affirmé que le raid aérien visait Muhammad Deif, un dirigeant de la branche armée du Hamas, dont la présence aurait été signalée dans le bâtiment au moment de l'attaque et qui aurait été blessé. Toutefois, le gouvernement et les responsables militaires qui ont ordonné et mené le raid aérien sur le bâtiment aux alentours de 2h30 du matin devaient savoir que Nabil Abou Salmiya, enseignant à l'université et membre du Hamas, sa femme et ses enfants seraient chez eux et qu'ils seraient tués ou blessés en même temps qu'un certain nombre d'autres résidents




    De telles attaques contre des civils sont interdites en droit international et Amnesty International lance un appel pour qu'y soit mis un terme immédiatement. Au cours de ces dernières semaines, des dizaines de femmes, d'enfants et de passants palestiniens ont été tués et des centaines d'autres blessés par les forces israéliennes dans des raids aériens et des pilonnages d'artillerie – parfois même dans leurs maisons.




    Outre les neuf membres de la famille Abou Salmiya, une quinzaine d'autres Palestiniens ont été tués au cours de ces deux derniers jours, ce qui porte en date du 14 juillet à 240 le nombre de Palestiniens tués par les forces israéliennes cette année. Ce chiffre englobe de nombreux membres de groupes armés palestiniens tués lors d'affrontements armés avec les soldats israéliens mais aussi de nombreux passants non impliqués dans les combats, parmi lesquels des dizaines d'enfants. Dans le même temps, une vingtaine d'Israéliens, des civils pour la plupart, ont été tués par des groupes armés palestiniens.




    Alors que s'accroît la tension après l'enlèvement d'un soldat israélien par des Palestiniens armés il y a deux semaines, une crise humanitaire grave se profile dans la bande de Gaza, avec des conséquences de plus en plus sérieuses pour les quelque un million et demi de Palestiniens qui y vivent.




    La poursuite de la fermeture du point de passage de Rafah entre la bande de Gaza et l'Égypte empêche tout déplacement pour l'ensemble de la population de Gaza. Des centaines de Palestiniens qui se trouvaient à l'étranger lorsque la frontière a été fermée sont bloqués depuis des jours côté égyptien de la frontière, sans pouvoir rentrer chez eux à Gaza.




    La pénurie de médicaments, de nourriture et de carburant s'aggrave du fait des fermetures répétées et prolongées, par Israël, du point de contrôle de Karni par lequel transitent tous les biens entrant dans la bande de Gaza. Depuis la destruction de la centrale électrique et de canalisations d'eau à Gaza par les troupes israéliennes il y a deux semaines, la plupart des habitants palestiniens se retrouvent sans électricité ni eau la plupart du temps et la situation s'aggrave en raison de la pénurie de carburant nécessaire au fonctionnement des générateurs et pompes à eau.




    Les conséquences sont particulièrement graves dans les secteurs de la santé et de l'assainissement – particulièrement à cette période de l'année où la fourniture en électricité et en eau est essentielle au fonctionnement des appareils de réfrigération et de conservation des aliments et des médicaments.




    Amnesty International a déclaré qu'Israël devait lever rapidement les mesures de fermeture et les restrictions arbitraires imposées aux points de passage de Rafah et Karni et permettre l'entrée et la sortie de la bande de Gaza des personnes et des marchandises. Selon l'organisation, Israël doit également réparer la centrale électrique, les conduites d'eau, les ponts et autres infrastructures détruites par ses troupes....


    Dernière modification le : 19 juillet 2006


    source amnesty international



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  • Ce sont les vrais terroristes .


     


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  • Israel est dans une logique de guerre depuis sa creation, qui s'est fait je vous le rappelle par la force et sur le malheur du peuple palestien.




    les palestiens se sont vu deposseder de leur terre sous pretexte qu'il y'a 2000ans le temple de salomon été en palestine. cette donnée historique octtroyait alors un droit sur cette terre aux juifs du monde entier.  Mais si on suit ce raisonnement ridicule en tout sens, l'empire ottoman aurait un droit sur la palestine encore plus ancien et il serait logique que les turc aujourd'hui revendique ce droit en venant prendre cette terre....




    J'aimerai revenir sur la notion de victime qui est constamment associé a l'histoire du peuple juif et à Israel aujourd'hui.




    Il est vrai que l'histoire du peuple juif a connut des heures bien sombres, qui nous rappelle que l'homme peut etre un loup pour l'homme, on ne peut qu'etre triste quand on repense au sort reservé aux enfants juifs par les nazi et aux deportations... mais ils n'ont pas le monopole de la souffrance de l'humanité, d'autres peuples ont souffert dans leur chair et meme plus encore mais ces peuples  n'ont pas eu la moitié de la reconnaissance qu'on les juifs aujourd'hui, je veux bien sur parler des noirs d'abord qui ont connut des heures voire des siecles de souffrances restés muettes sans reconnaissance, ils ont connu les deportations sous les nazis, et ils continuent a souffrir de leur couleur de peau ;  les kosovars ont payé cher le prix de leur differences religieuses, parce que musulmans, le regime serbe les a massacré, leur genocide n'a suscité que peu de reconnaissance et la liste serait bien longue encore....




    Israel s'est approprié le role de victime mais n'est pas simplement une strategie ? le statut de victime excuse tout, il permet tout aussi.... meme l'inacceptable parfois.




    Alors ce pourrait-il que cela soit qu'une ruse militaro -strategique pour excuser d'avance l'inexcusable au yeux du monde !




    Surement.




    Peut-on etre une victime quand on est la 2nd Puissance militaire du monde juste derriere son allié americain ?




    Quand on s' est imposé par la force dans un pays peut-on etre une victime ?




    Quand on humilie, quand on tue des enfants, des femmes, qu'on maltraite un peuple au quotidien peut-on etre une victime ?




    Quand on detruit les maisons palestiennes pour mettre a la place des colons juifs qu'on appele du monde entier pour pallier à leur faiblesse demographique face au palestiens plus nombreux, sommes nous des victimes ?




    Moi je dis non, et j'ajouterai meme qu'on est tout le contraire ... n'en deplaise à certains !!!   




    Israel est dans une logique de guerre et toute la propagande autour du terrorisme dont elle est sois disant " victime" est le moyen qu'elle a trouvé d'avoir carte blanche et de pouvoir agir comme bon lui semble, ce statut de victime quelle trouvaille ... de fin stratège !




    et nous y voila....  Israel perd 2 soldats, consequence :  elle envahie le liban, tue des centaines de libanais au yeux de la communauté internationale qui ne dis mot, voire qui donne son accord .... elle detruit tout un pays, demolie les infrastructures , les routes, detruit leur reseau d'eau, d'electricité... bombarde l'aeroport de beyrouth.... et personne n'ose dire un mot ... mais non voyons elle se defend !




    Comment peut on etre aussi bete, le complot serait-il international ?




    Il est clair comme de l'eau de roche que la cible n'est pas le liban mais la syrie et l'Iran.




    Le liban n'est que la premiere etape, ou plutot la 2nd si on compte l'Irak qui a deja été mis hors d'etat de nuire et pour lequel on a provoqué  une guerre civile digne des meilleurs stratèges militaires ... ils n'y a rien de mieux pour occuper un peuple pendant qu'on pompe son petrole et ses richesses ...ahh ces americains ils sont vraiment fort dans la destruction... et le chaos  ...




    Israel suit la feuille de route... elle s'occupe elle-meme du liban, elle tue, elle detruit, tout en remettant la cause sur le hezbollah, or il ne faut pas oublier que le hezbollah est une creation israelienne, c'est lors de l'invasion de liban par israel en 1982 que cette milice armée a vu le jour, son role était de proteger le sud liban de la menace israelienne, alors si israel n'avait pas envahie le sud liban en 82, le hezbollah n'existerait pas et ceux comme la plupart des groupes armées arabes qui se battent pour leur liberté et non pour le plaisir de tuer des juifs...




    Israel veut dominer la region avec les américains, elle n'est pas la victime elle est l'aggresseur




    elle veut coloniser et asservir les peuples arabes ...




    Mais les arabe sont une race digne et courageuse, ils ne se laisseront pas dominer sans se battre , ils dejoueront ces plans machiaveliques car dieu est du coté du juste.




    Et si les israeliens veulent la guerre, qu'il fasse la guerre dans les regles, en respectant les adversaires et les conventions internationale.




    Et sois dit en passant, tiré des bombes du ciel ne denotent pas d'un grand courage, c'est l'arme des laches...




    Je suis une citoyenne du monde et je serai toujours du coté du plus faible n'en deplaise a certains, je dirai toujours ce que je pense ... a bon entendeur


    A.S

     




     


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    Le 9 août 1903, le comte Serge de Witte, ministre des finances du tsar Nicolas II, expliquait benoîtement au journaliste viennois Theodor Herzl, qui venait lui démontrer comment l'application de la doctrine du sionisme politique (qu'il venait de fonder) devrait être soutenue par l'empereur orthodoxe : « J'avais l'habitude de dire au pauvre empereur Alexandre III : “S'il était possible, Majesté, de noyer dans la mer Noire six ou sept millions de juifs, j'en serais parfaitement satisfait. Mais ce n'est pas possible. Alors, nous devons les laisser vivre !” » D'autres trouvèrent les possibilités techniques qui manquaient aux antisémites russes. Cela même, en définitive, ne leur servit pas à grand-chose. Peut-être malgré tout y a-t-il quelque chose à tirer de la résignation du comte russe.



    L'Etat sioniste a choisi de vivre en Palestine, c'est-à-dire au milieu du monde arabe. Le choix était dangereux.



     Les avertissements ne lui ont pas manqué, venant surtout de la part des juifs non sionistes, ni sionisants, qui furent très longtemps la grande majorité.



    Mais enfin ce groupe de juifs qui a projeté, puis réalisé, cet Etat a maintenu ce choix. Celui-ci a maintenant eu le temps de déployer toutes ses conséquences. Il n'est plus temps de revenir là-dessus. Mais tout arbre se juge d'après ses fruits.



    La crise actuelle fait apparaître un fait nouveau (sous réserve du déroulement des événements). Israël, jusqu'ici, avait eu vis-à-vis du monde arabe un langage simple et clair : « Nous sommes ici parce que nous sommes les plus forts. Nous y resterons tant que nous serons les plus forts, que vous le vouliez ou non. Et nous serons toujours les plus forts grâce à nos amis du monde développé. A vous d'en tirer les conclusions, de reconnaître votre défaite et votre faiblesse, de nous accepter tels que nous sommes sur le terrain que nous vous avons pris. » Comment répondre à cela, sinon par la résignation ou par le défi ?



    La paix peut se gagner par la résignation arabe. Mais cette résignation, qu'on s'en félicite ou qu'on le déplore, ne paraît pas en vue. Les Arabes ne veulent pas « entendre raison », c'est-à-dire accepter la défaite qui leur a été infligée, sans contrepartie, comme l'Irlande a fini par accepter (mais est-ce vraiment sans contrepartie ?) l'amputation de l'Ulster sur la base d'une colonisation anglaise et protestante vieille de trois siècles. Peut-être l'accepteront-ils un jour. Libre aux politiques israéliens de miser là-dessus s'ils croient pouvoir tenir jusque-là.



    La crise actuelle amène seulement à penser que les hommes politiques israéliens commencent à douter de pouvoir attendre si longtemps et à prendre conscience que les Arabes ne se résigneront pas dans un avenir prévisible.



    Que voyons-nous en effet ? Alors que les sionistes et leurs partisans avaient toujours déclaré que l'hostilité à Israël était en pays arabe un phénomène artificiel, savamment attisé par les dirigeants, nous voyons les chefs arabes qui ont le plus à craindre d'une mobilisation populaire donner des armes à leurs pires ennemis, nous voyons les rivaux les plus féroces [du président égyptien] Nasser venir à son secours ou se mettre sous ses ordres. Il est pourtant de notoriété publique que le plus cher désir de ces rivaux arabes serait de s'allier à Israël pour étrangler l'encombrant Egyptien. La réciproque est d'ailleurs souvent vraie. Seulement cette attitude est impossible aux uns et aux autres. Ils ne peuvent que suivre leurs troupes. Comment expliquer ce fait sinon par la force du ressentiment populaire contre Israël ?



    Les Arabes s'obstinant à choisir le défi, il ne reste que la force. Mais, pour la première fois, Israël semble douter de sa force. Du moins ses amis nous le donnent-ils à entendre.



    supposons que le conflit éclate et qu'Israël soit vainqueur. Que faire des Arabes ? Revenons au comte de Witte. Est-il possible de les noyer tous dans la mer Rouge ? Les maintenir sous administration directe israélienne ? Encore plus impossible. Installer partout des régimes pro-israéliens ? Nul ne doute, les Israéliens moins que quiconque, que ce seraient des régimes fantoches secoués par les révoltes, en proie à une guérilla incessante. Encore une solution impraticable.



    Il faut donc vivre avec les Arabes


    Il n'est qu'une chance peut-être, même si elle est minime, en dehors de cette impasse où se sont précipités les sionistes comme les mercenaires de Carthage dans le défilé de la Hache. C'est d'offrir aux Arabes de négocier, non plus comme on le fait depuis vingt ans sur la base de l'acceptation pure et simple du fait accompli à leur détriment, mais en proclamant en principe qu'on veut leur rendre justice, réparer le tort qu'on leur a fait. C'est, je pense, le seul langage qui ait quelque chance d'être accepté par l'autre partie. Le seul langage qui puisse peut-être provoquer chez l'autre cette reconnaissance tant attendue du fait national israélien, maintenant acquis par les travaux et les souffrances de ces dernières décennies, nullement par le souvenir d'un mythe de vingt siècles.



    Israël peut refuser une telle concession, hautement déclarée. Le chauvinisme développé, hélas, dans une grande partie de sa population peut s'indigner d'une telle « lâcheté » et ne pas permettre aux dirigeants cette sagesse. Et puis, Israël peut encore gagner cette manche, notamment grâce à ses puissants protecteurs. Mais qui ne voit que cette victoire ne pourrait indéfiniment se répéter ? L'émotion actuelle n'en est-elle pas le signe ?



    Aux zélotes d'Israël et à leurs amis, ne peut-on rappeler que les sionistes ont bien, et avec acharnement, recherché l'accord des puissances européennes dès le temps de Herzl ? Ils ont sollicité le tsar, le sultan, le pape, l'Angleterre. Leur installation ne se serait pas faite, quoi qu'ils disent, sans la déclaration Balfour, acte politique britannique, sans la décision de partage de l'ONU en 1947, acte politique soviético-américain.



    Nous sommes en 1967. Il serait temps de rechercher l'accord des Arabes à qui cette terre fut enlevée. Non pas d'Arabes mythiques, d'Arabes souhaités, d'Arabes tels qu'on les voudrait convertis miraculeusement aux thèses israéliennes par les exhortations des pro-sionistes du monde, les leçons des professeurs de morale, la lecture de l'Ancien Testament ou des classiques du marxisme-léninisme. Mais des Arabes tels qu'ils sont, refusant d'accepter sans contrepartie une conquête réalisée à leur détriment. On peut déplorer qu'il en soit ainsi. Mais ce n'est là qu'une façon de perdre son temps.



    S'il est une tradition de l'histoire juive, c'est celle du suicide collectif. Il est permis aux purs esthètes d'en admirer la farouche beauté. Peut-être, comme Jérémie à ceux dont la politique aboutit à la destruction du premier temple, comme Yohanan ben Zakkai à ceux qui causèrent la ruine du troisième, peut-on rappeler qu'il est une autre voie, si étroite que l'ait rendue la politique passée ?


    Peut-on espérer que ceux qui se proclament avant tout des bâtisseurs et des planteurs choisiront cette voie de la vie ?


     


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